- castrat
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• 1749; it. castrato « châtré »; mot gasc. « animal châtré » (1556)1 ♦ Méd. Individu mâle qui a subi la castration. ⇒ eunuque.2 ♦ Chanteur que l'on émasculait dès l'enfance afin de lui conserver une voix de soprano ou d'alto. Les castrats de la chapelle Sixtine.castratn. m. Individu mâle castré.|| Spécial. Chanteur qu'on castrait avant la puberté pour qu'il garde une voix aiguë.⇒CASTRAT, subst. masc.Individu mâle qui a subi la castration. Le gigantisme des castrats (QUILLET Méd. 1965, p. 493). Les Turcs font garder leurs femmes par des castrats (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).— Spéc. Chanteur castré dans son enfance pour qu'il conserve sa voix de soprano. Les castrats de la Chapelle Sixtine, une voix de castrat. L'Église (...) emploie (...) la voix de l'enfant et de l'homme, voire même celle du castrat (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 102).— Au fig., rare. Le peuple c'est tout ce qui n'est pas médiocre. Nous sommes des espèces de castrats moralement, eux, ils sont entiers (LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, p. 258).Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1749 d'un homme, spéc. d'un chanteur (DE BROSSES, Lettres famillières sur l'Italie, éd. Y. Bezard, t. 2, p. 344 : Les meilleures voix que j'aie entendues sont [...] en castrats, Senesino, Laurenzino, Marianini). Empr. à l'ital. castrato (part. passé du verbe castrare, châtrer) attesté ds BATT. comme adj., terme vétér., dep. fin XIIIe s. et comme subst. (d'un chanteur) dans la 1re moitié du XVIIe s. [Dès 1556 castrat mot réputé gascon ds HUG.; a. prov. castrat dep. XIVe s. ds RAYN.]. Fréq. abs. littér. :8. Bbg. HOPE 1971, p. 358.castrat [kastʀa] n. m.ÉTYM. 1749; ital. castrato « châtré »; « animal châtré », 1556, comme mot gascon (in Huguet); gascon castrat, cf. anc. provençal castrat (XIVe).❖1 Méd. Individu mâle qui a subi la castration. ⇒ Eunuque.2 (1749; de Brosses). Chanteur qu'on châtrait dans l'enfance pour qu'il conserve une voix de soprano. ⇒ Sopraniste. || Les castrats de la Chapelle Sixtine.1 Les castrats étaient des chanteurs incomparables. Voués exclusivement, dès l'enfance, à l'étude du chant (…)Initiation à la musique, p. 125.2 Quant au castrat lui-même (Sarrasine, héros de la nouvelle de Balzac), on aurait tort de le placer de droit du côté du châtré : il est la tâche aveugle et mobile de ce système; il va et vient entre l'actif et le passif; châtré, il châtre (…)R. Barthes, S/Z, p. 43.♦ Par métaphore. || « Nous sommes des espèces de castrats moralement » (Valery Larbaud).❖DÉR. Castrature.
Encyclopédie Universelle. 2012.